Les entreprises qui adoptent les principes de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) conjuguent performances économique, sociale et environnementale. En choisissant de s’engager en faveur de l’intérêt général, les entreprises transforment en profondeur leur stratégie et leur gouvernance, redéfinissant leurs relations avec leurs collaborateurs, leurs partenaires et la société dans son ensemble. Cette évolution influence également la manière dont l’empowerment est conçu et déployé au sein de l’organisation.

Traditionnellement associé aux mouvements d’émancipation citoyenne et aux dynamiques participatives, l’empowerment accompagne désormais la politique de Responsabilité Sociétale adoptée par les entreprises. En favorisant l’implication des salariés dans l’élaboration des stratégies, la prise de décision et la mise en œuvre d’actions concrètes, la RSE ouvre la voie à une gouvernance plus ouverte, où les collaborateurs deviennent les moteurs du changement.

Mais cette évolution se traduit-elle dans les faits ou demeure-t-elle au niveau des discours institutionnels ? Aux côtés des indicateurs de rentabilité, d’autres critères environnementaux et sociaux, ainsi que des mesures concrètes d’empowerment des collaborateurs sont-ils déployés ?

De la motivation à l’engagement citoyen

Longtemps considéré par les entreprises comme un simple levier opérationnel de motivation et d’efficience, l’empowerment évolue sous l’impulsion de la RSE. Il ne s’agit plus seulement de motiver les équipes, mais de donner une dimension citoyenne à leur engagement professionnel. Cette évolution pourrait générer des bénéfices directs pour les entreprises. Ainsi, être à l’écoute des collaborateurs qui sont souvent les premiers à détecter des dysfonctionnements – discriminations, gaspillages, non-respect des normes de sécurité…* – permet d’anticiper les crises, de corriger les pratiques en temps réel et de renforcer la cohérence interne en alignant les valeurs affichées comme l’entreprise inclusive avec la réalité vécue.

Jusqu’où l’entreprise est-elle prête à aller ?

Adopter la RSE ne se résume pas à une déclaration d’intention. Pour incarner pleinement cette dynamique participative, l’entreprise va-t-elle :

• Faciliter l’auto-organisation de ses collaborateurs autour de défis sociaux et environnementaux, indépendamment des cadres hiérarchiques traditionnels ?
• Reconnaître et valoriser leurs initiatives citoyennes, tant dans le périmètre professionnel qu’au sein de la société civile ?
• Mesurer l’impact des transformations sur sa gouvernance, sur ses performances, sur le bien-être au travail et sur son écosystème ?

Vers une entreprise porteuse de transformations sociétales

Lorsqu’elle est au cœur de la stratégie d’entreprise, la RSE devient un véritable laboratoire d’innovation managériale, où l’empowerment des salariés agit comme un levier puissant de transformation collective. L’entreprise se positionne alors comme une communauté compétitive, intégrée à son écosystème et engagée dans une dynamique de développement durable, ancrée dans l’action.

Marie-Georges Fayn

*inégalités, risques environnementaux ou liés à la chaîne d’approvisionnement, empreinte carbone