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Ce que les associations de patients peuvent nous apprendre

88- 01/05/2025 🔎 Jamais le système de santé n’a été autant sous pression et jamais il n’a eu autant besoin d’idées neuves, d’actions concrètes et de solutions pragmatiques. C’est précisément au sein des associations et collectifs citoyens que s’élaborent, au quotidien, des réponses originales aux carences et dysfonctionnements des prises en charge.

✨ Ensemble les patients croisent leurs observations, apprennent, innovent, recherchent, expĂ©rimentent, contribuant Ă  l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie de milliers de personnes. Leur force ? Une capacitĂ© unique d’écoute et de partage d’expĂ©riences, des compĂ©tences pour identifier les vrais besoins, un savoir-faire communautaire pour mobiliser l’intelligence collective, dĂ©velopper l’entraide, co-crĂ©er des alternatives sur-mesure, Ă©laborer des plaidoyers et porter des propositions utiles Ă  tous.

💡 Laboratoires d’innovation sociale, ces collectifs sont les sentinelles essentielles d’une organisation sanitaire en pleine mutation. Analyser leur engagement éclaire sur les transformations nécessaires pour un système de santé plus humain, plus efficient et plus équitable.

Les collectifs de patients constituent des communautés solidaires qui œuvrent au maintien et au renforcement de l’autonomie et du leur pouvoir d’agir. Au fil des échanges, les groupes repèrent les menaces et obstacles, en comprennent les causes profondes, prennent du recul par rapport à leur situation de vulnérabilité, développent un capital de connaissances, priorisent leurs besoins et expérimentent de solutions. En s’appuyant sur l’intelligence collective et les coopérations internes et externes, ils parviennent à

  • instaurer un lien social fort et un esprit d’entraide entre pairs (soutien affectif et informationnel, interactions avec l’environnement) ;
  • dĂ©livrer des connaissances et apprendre Ă  s’orienter dans le système de santĂ©,
  • tirer des enseignements des rĂ©cits partagĂ©s par les membres,
  • s’affirmer et s’organiser en tant que porteurs d’un point de vue spĂ©cifique, d’une pensĂ©e critique et constructive qui peut dĂ©boucher sur des pistes d’amĂ©lioration des pratiques et de l’organisation des soins
  • familiariser les patients avec le raisonnement scientifique,
  • renforcer la littĂ©ratie, les compĂ©tences, l’engagement des membres afin qu’ils prennent des dĂ©cisions Ă©clairĂ©es concernant la prĂ©vention, le choix de traitements personnalisĂ©s adaptĂ©s Ă  leurs attentes et de leurs prĂ©fĂ©rences, leur suivi…
  • Ă©tablir des passerelles avec les structures et institutions existantes ;
  • concevoir des solutions alternatives et pragmatiques, des services ancrĂ©s dans les rĂ©alitĂ©s du quotidien et qui peuvent ĂŞtre modĂ©lisĂ©s Ă  grande Ă©chelle si leur impact positif est vĂ©rifiĂ©
  • dĂ©velopper des axes de recherche en fonction des prioritĂ©s du patient ;
  • faire connaĂ®tre la cause de ces patients, concevoir des plaidoyers, promouvoir les droits des patients
  • formuler des propositions de transformation susceptibles d’inspirer les politiques publiques et d’amorcer des changements systĂ©miques

Le système de santĂ© a tout Ă  gagner Ă  renforcer ses collaborations avec les associations de patients. Ces partenariats favorisent l’adoption de dĂ©marches vĂ©ritablement centrĂ©es sur le patient, amĂ©liorant ainsi l’alliance thĂ©rapeutique, la qualitĂ© de vie des soignĂ©s et de travail des soignants. De mĂŞme, les innovations co-conçues s’alignent Ă©troitement sur les besoins et attentes rĂ©els des patients. Ces synergies se traduisent par une plus grande efficience du système de santĂ© et une satisfaction accrue de l’ensemble des personnes et professionnels impliquĂ©s.

Marie-Georges Fayn

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